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Évaluation de la capacité d'adaptation des programmes agroenvironnementaux aux effets du changement climatique

L'étude recueille des données afin de savoir si le changement climatique affecte la capacité des signataires d'accords à mettre en œuvre les prescriptions et les indicateurs de réussite du programme agroenvironnemental (AES), et si l'AES est suffisamment flexible pour s'adapter à l'évolution de l'environnement naturel.

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  • 2014-2022
  • Environmental impacts
Assessment of the adaptive capacity of Agri-Environment Schemes to respond to the impacts of climate change
A rural scene in Rutland, UK with cows grazing outside the small hamlet of Whitwell close to Rutland water

L'objectif de ce rapport, commandé par DEFRA/Natural England et couvrant la période 2018-2020, était de répondre à deux questions : 1) Existe-t-il des preuves que les impacts du changement climatique affectent la capacité des détenteurs d'accords à mettre en œuvre les prescriptions et les indicateurs de réussite de l'AES ? 2) Le fonctionnement (à la fois la conception et la mise en œuvre) de l'AES est-il suffisamment souple pour garantir qu'il puisse s'adapter aux modifications de l'environnement naturel résultant du changement climatique, sans avoir d'incidence négative sur les résultats environnementaux souhaités des régimes ?

En ce qui concerne le changement climatique, deux aspects différents ont été pris en considération. D'une part, les effets progressifs du changement climatique et, d'autre part, les défis liés à la gravité et à la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes.

La méthodologie a consisté en une évaluation d'une gamme d'options AES et de prescriptions associées qui spécifient les dates des opérations requises et où celles-ci sont liées à des événements écologiques particuliers. En outre, une enquête en ligne a été menée auprès des signataires d'accords en Cumbria, Somerset et West Anglia afin de recueillir des informations sur l'impact des phénomènes météorologiques extrêmes sur la capacité des signataires d'accords à respecter les accords de l'AES et les résultats environnementaux qui en découlent. Enfin, des entretiens téléphoniques avec des signataires d'accords et des conseillers des zones étudiées ainsi que d'autres régions ont été menés afin de recueillir des informations plus détaillées sur l'impact des conditions météorologiques extrêmes et leur expérience de l'AES au niveau local, ainsi que sur les liens avec les données et les tendances climatiques.

Dans l'ensemble, l'enquête a révélé que plus de 90 % de l'échantillon avait été touché par des conditions météorologiques extrêmes et que, pour un peu plus d'un tiers des personnes interrogées, ces conditions avaient été "graves" au moins une fois au cours des cinq dernières années. Plus de 70 % des personnes interrogées ont rapporté avoir été confrontées à une chaleur extrême, 65 % à une humidité extrême, 68 % à des conditions météorologiques et des périodes non saisonnières (par exemple, un printemps précoce ou un hiver chaud) et 57 % à la sécheresse, qui sont les quatre facteurs les plus importants.

L'impact du temps sec et chaud semble plus répandu à travers le pays, touchant les trois zones d'études de cas, comparé au temps humide, plus localisé avec une gamme d'impacts qui peuvent être sévères. L'occurrence de conditions météorologiques extrêmes a rendu plus difficile la réalisation des objectifs environnementaux des accords AES, en raison d'un manque perçu de flexibilité pour répondre aux circonstances entourant le titulaire de l'accord. Ceux qui connaissent les procédures administratives liées à l'ajustement d'un accord AES suggèrent que ce n'est pas simple et que la procédure de dérogation ou d'ajustement temporaire mineur (MTA) est complexe. Les procédures associées au régime de paiement de base (BPS) présentent des difficultés similaires à celles du régime d'aide aux exploitations agricoles et sont considérées comme complexes et éloignées de la réalité du terrain par les agriculteurs et les gestionnaires fonciers.

En outre, les entretiens avec les titulaires d'accords et les conseillers montrent qu'ils sont conscients de l'évolution des conditions météorologiques et de l'impact des conditions météorologiques extrêmes sur leur exploitation agricole et sur les accords AES. Les conditions météorologiques extrêmes ont un impact sur l'efficacité des dates pour des tâches telles que la coupe des joncs et de l'herbe pour le foin. Certaines années, les dates sont trop tardives, ce qui suggère qu'une approche plus souple serait plus bénéfique pour atteindre les résultats environnementaux. La sécheresse et la chaleur sont des facteurs qui ont un effet généralisé sur l'ensemble de l'Angleterre, avec des impacts spécifiques sur les différents systèmes agricoles, les inondations et les événements pluvieux extrêmes ayant tendance à se concentrer davantage dans le nord et l'ouest. Le type de sol et sa gestion sont des facteurs clés pour réduire les effets des conditions météorologiques extrêmes. Une meilleure structure du sol et des niveaux élevés de matière organique signifient que les sols sont capables de retenir l'humidité en période de chaleur et de sécheresse, et une plus grande porosité du sol aide à réduire le ruissellement de surface. La mise en place de certaines options peut s'avérer difficile, mais l'apprentissage entre pairs, l'échange de connaissances et l'assistance d'un conseiller local permettent d'atténuer ces difficultés.

L'apparition de conditions météorologiques extrêmes a rendu plus difficile la réalisation des objectifs environnementaux des accords AES en raison d'un manque perçu de flexibilité dans le fonctionnement des programmes. Certains agriculteurs demandent au moins une dérogation par an, tandis que d'autres n'en demandent pas car la procédure est trop longue et n'est pas ancrée localement. Les conseillers et les titulaires d'accords sont favorables à la capacité des conseillers locaux de Natural England d'approuver des modifications mineures des accords AES au niveau local (par exemple, des dates de coupe plus précoces). Le système de dérogation actuel fonctionne raisonnablement bien pour les changements majeurs dans l'accord AES, par exemple la modification de la séquence des travaux et de l'emplacement. Pendant et immédiatement après les événements extrêmes, les priorités d'un titulaire d'accord AES sont l'exploitation agricole (par exemple le bétail) et son infrastructure (par exemple les bâtiments). Les événements extrêmes gagnent à être gérés de manière centralisée selon des critères convenus qui sont mis en œuvre au niveau local, sur la base de l'actuel Fonds de redressement des exploitations agricoles.

Author(s)

Countryside and Community Research Institute

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English language

Assessment of the adaptive capacity of Agri-Environment Schemes to respond to the impacts of climate change

(PDF – 3.68 Mo – 139 pages)