Évaluation de l'impact de l'amélioration de la viabilité et de la compétitivité des exploitations agricoles et de la promotion des technologies agricoles innovantes

L'étude visait à évaluer la contribution des mesures du programme de développement rural (PDR) lituanien 2014-2020 à la mise en œuvre de la deuxième priorité, en particulier celles qui contribuent directement aux investissements dans trois domaines d'intervention (2A, 2B et 2C+).

L'évaluation a porté sur sept mesures (M) et 14 sous-mesures (activités) du PDR, notamment M01 (transfert de connaissances et information), M02 (services de conseil, gestion agricole et services de secours), M04 (investissements dans les actifs physiques), M06 (développement des exploitations agricoles et des entreprises (aide au démarrage d'une entreprise pour les jeunes agriculteurs - code : 6.1 ; aide au démarrage des petites exploitations - code : 6.3)), M08 (investissements dans le développement des zones forestières et l'amélioration de la viabilité des forêts), M16 (coopération), et M21 (aide exceptionnelle et temporaire aux agriculteurs et aux PME actives dans la transformation, la commercialisation et/ou le développement de produits agricoles particulièrement touchés par la crise COVID-19).

L'étude, qui couvre la période 2014-2021, a été commandée par le ministère de l'Agriculture de la République de Lituanie et préparée par BGI Consulting.

Elle couvre les mesures qui contribuent directement et indirectement à la mise en œuvre de la deuxième priorité du PDR. Les mesures qui ont directement contribué aux objectifs susmentionnés comprenaient des investissements dans les domaines d'intérêt de la deuxième priorité du PDR : 2A « Améliorer les performances économiques de toutes les exploitations et faciliter la restructuration et la modernisation des exploitations, notamment en vue d'accroître la participation et l'orientation sur le marché ainsi que la diversification agricole » ; 2B « Faciliter l'entrée d'agriculteurs suffisamment qualifiés dans le secteur agricole et, en particulier, le renouvellement des générations » ; et 2C+ « Améliorer la valeur économique de la sylviculture et le développement des zones forestières ». Les mesures qui ont contribué indirectement à la réalisation de ces objectifs comprenaient les investissements et l'aide liée à la surface au titre des autres priorités du PDR, l'aide au titre du premier pilier de la PAC et l'aide budgétaire nationale.

Les principales méthodes qualitatives et quantitatives appliquées pour l'étude sont l'analyse des documents stratégiques, les sources secondaires, les entretiens semi-structurés et l'analyse des données de l'enquête quantitative par questionnaire.

L'évaluation de l'impact contrefactuel a été utilisée pour analyser la sous-mesure M04.1 (Investissement dans les exploitations agricoles). Cette méthode a permis de calculer l'effet net des investissements de modernisation sur les exploitations des bénéficiaires en comparant l'évolution de la taille économique de ces dernières (taille économique de l'exploitation) avec celle d'exploitations identiques n'ayant pas bénéficié d'une aide.

Le rapport décrit brièvement certaines lacunes en matière de données (voir section 4.6 - réponse à la question d'évaluation 10.1.8). Les évaluateurs n'ont pas pu accéder aux données du RICA au niveau microéconomique pour l'analyse contrefactuelle, ce qui a rendu difficile le calcul de l'impact net sur les indicateurs du CMEF.

Au lieu des données du RICA et des indicateurs du CMEF, les évaluateurs ont utilisé des indicateurs intermédiaires et des données concernant les exploitations agricoles obtenues à partir de la base de données du Centre d'information agricole et d'affaires rurales (connu sous le nom de Centre de données agricoles depuis le 3 janvier 2023).

Les évaluateurs ont souligné que les indicateurs mesurant l'étendue de la coopération en Lituanie en fonction de différentes sections transversales (taille de l'exploitation, âge de l'agriculteur, etc.) sont rares. Il est donc difficile de définir les types d'exploitations et d'agriculteurs qui sont les plus susceptibles de coopérer.

La disponibilité d'indicateurs permettant de mesurer la diffusion, la profondeur et l'application de l'innovation dans le secteur agricole était relativement limitée. Par conséquent, seule une analyse qualitative de l'innovation a été possible, ce qui est considéré comme moins fiable.

Le rapport comprend des résultats d'évaluation détaillés pour différentes interventions. Les résultats sont analysés aux niveaux micro (exploitation) et macro (secteur agricole et ses sous-secteurs).

Les évaluateurs concluent que certains résultats montrent des situations paradoxales lorsque des performances élevées au niveau microéconomique et des investissements à grande échelle ne se traduisent pas par une augmentation de la compétitivité et de la viabilité à l'échelle de l'ensemble du secteur agricole. Dans le cas des petites exploitations, cela s'explique par la faible ampleur des investissements. Le domaine d'intervention 2A analysé a touché 17 % de toutes les petites exploitations, 19 % de toutes les exploitations de taille moyenne et 46 % des grandes exploitations.

L'analyse des indicateurs socio-économiques a montré qu'entre 2013 et 2020, la viabilité et la productivité des petites exploitations et de la plupart des sous-secteurs de l'élevage se sont détériorées ou ont été moins bonnes que celles des autres groupes de taille d'exploitation ou des secteurs bénéficiant d'une aide.

L'analyse contrefactuelle des investissements dans la sous-mesure M04.1 a montré que les investissements ont considérablement amélioré la position concurrentielle et la performance économique des bénéficiaires.

L'analyse de l'indice de compétitivité a examiné les progrès de la compétitivité de l'agriculture lituanienne au niveau de l'UE pour la période 2014-2021. L'évolution des indicateurs de durabilité de l'agriculture dans l'indice de compétitivité et la compétitivité des ressources agricoles indiquent que la position de la Lituanie dans l'UE s'est améliorée entre 2014 et 2020. En revanche, la position de la Lituanie dans la compétitivité des performances des activités agricoles s'est dégradée. La détérioration de la position de la Lituanie sur le plan de la performance de la compétitivité a entraîné un déclin de l'indice global de compétitivité de la Lituanie au niveau de l'UE (ce déclin est mis en évidence par le fait que la Lituanie passe de la 18e place en 2014 à la 20e place en 2020). Ainsi, bien que la durabilité agricole et les conditions des ressources de la Lituanie se soient améliorées et que les investissements réalisés dans le cadre de la deuxième priorité du PDR aient contribué à cette amélioration, cette avancée n'a pas été suffisante pour accroître les performances de la Lituanie en matière de compétitivité (c'est-à-dire la productivité, le niveau de production) à un rythme plus rapide que dans la plupart des États membres.