Kontext

Le colza est une culture qui fait l’objet d’une forte demande notamment pour son huile en alimentation humaine en bio. Sur la campagne 2021/22, un peu plus de 15 000T ont été collectés pour des besoins estimés à 40 000 tonnes. Elle bénéficie également de solides atouts agronomiques comme solution de diversification des assolements. Le colza est aussi une plante mellifère. D’un point de vue économique, il s’agit d’une culture à forte valeur ajoutée.

Malgré ses nombreux intérêts, le colza d’hiver est une culture qui reste peu présente dans les assolements en agriculture biologique car réputée techniquement difficile. En effet, en 2022 dans le Gers, le colza bio ne représentait que 681 ha, soit seulement 7.4% du total des surfaces en colza sur le territoire (source: DDT Gers). En 2023 ce chiffre tombe à 205 ha (3.6%) du fait de conditions très sèches en fin d’été qui ont grandement impacté les semis. Les principales difficultés se portent sur et la qualité de l’implantation et la gestion des ravageurs, la deuxième étant en grande partie lié à la première.

C’est dans ce contexte que des agriculteurs bio du Gers se sont réunis le 31 mars 2023. L’objectif de cette rencontre était d’échanger autour de leurs premières expériences en colza bio, des difficultés rencontrées et de prendre connaissance des premiers résultats du CASDAR SECOLBIO (2020-2023) porté par Terres Inovia. Ce projet, conduit de 2020 à 2023 à l’échelle nationale, visait d’une part à hiérarchiser les facteurs limitants existants sur les différents bassins de production (dont le Sud-Ouest) et d’autre part à tester différents leviers visant à sécuriser l’implantation du colza qui est l’étape clé pour assurer sa réussite. Suite à cet échange, une dizaine d’agriculteurs ont manifesté leur intérêt pour participer à un projet visant à consolider d’une part à leviers identifiés et travailler à la mise au point d’un parcours de culture sécurisant d’avantage sa réussite dans les conditions du Sud-Ouest et, d’autre part à se doter d’un outil de diagnostic et de suivi de la culture.

Par ailleurs, afin de baser les références techniques sur des contextes pédo climatique contrastés représentatifs du bassin Sud Ouest, un appel à candidature a été lancé auprès des agriculteurs du GAB 65 et du BioCivam de l’Aude pour couvrir une intéressante diversité de sols, de pratiques et de terroirs.

Additional comments

Le projet PEI régional s’inscrit dans une suite du projet SeColBio afin de poursuivre l’acquisition de références dans le Gers, l’Aude et les Hautes-Pyrénées. Le projet PEI permettra d’approfondir des résultats prometteurs où le nombre de répétitions ne permette pas à ce stade de tirer des conclusions pour la région Sud Ouest. Par exemple, si Secolbio a mis en évidence l'intérêt d’utiliser de plantes compagnes pour gérer les adventices dans la culture, cette modalité mériterait plusieurs essais comparant différentes espèces compagnes ainsi que divers itinéraires favorisant l’association.

Dans une perspective d'essaimage des résultats de Selcolbio, le nombre de parcelles suivies dans le secteur Sud ouest est triplé par le PEI régional. De plus, un objectif d’animation technique autour du colza bio dans le cadre du PEI viendra consolider et diffuser les résultats de Secolbio, plus orientés vers la recherche. L’appropriation des résultats des projets précédents par les agriculteurs partenaires et d’autres agriculteurs cibles feront partie intégrante des objectifs du PEI. 

Additional information

Le colza est une culture faisant l’objet d’une forte demande notamment pour une valorisation de son huile en alimentation humaine mais aussi de son tourteau en alimentation animale. En effet, en France, les huiliers bios nationaux importent la majorité de leurs graines à triturer, alors que l’origine France depuis 3 ans rémunère la graine autour d’1€ le kg au producteur. D’après une enquête de la Chambre d'agriculture du Gers avec un rendement moyen de 15.5 q/ha observé en 2021 dans leur échantillon de références, la marge brute obtenue se situe aux alentours de 1000€/ha, une des meilleures sur la campagne 2021 (Arino, 2023).

De plus, plusieurs huiliers indépendants se sont développés sur le territoire Sud Ouest. Dans le Gers, on dénombre au moins 3 huiliers qui commercialisent leurs produits en vente directe. Certains d’entre eux souhaitent augmenter leur volume pour répondre à la demande locale et pourraient représenter un débouché complémentaire. De plus, une CUMA de pressage en tournesol et colza est établie dans les Landes depuis plus de 10 ans. Si les volumes de tournesol produits par les adhérents sont suffisants, la CUMA est à la recherche de nouveaux fournisseurs pour le colza.

Le projet prévoit un état des lieux de la filière colza et de ses acteurs en Occitanie pour identifier des débouchées potentielles. La levée de verrous techniques sur la culture du colza permettra une valorisation en filière courte comme longue afin de mieux répondre à la demande du marché.