Maintenir les jeunes agriculteurs dans le secteur agricole grâce à l'aide à l'installation 

Cette évaluation porte sur les programmes de développement rural (PDR) 2007-2013 et 2014-2020 des îles Baléares, avec une période d'évaluation couvrant les années 2013 à 2022. Elle a été commandée par l'autorité de gestion du PDR et le Fonds de garantie de l'agriculture et de la pêche des îles Baléares (FOGAIBA), et publiée en 2022. Cette évaluation se concentre sur les bénéficiaires de la mesure 112 du PDR 2007-2013 pour l'installation de jeunes agriculteurs dans les zones rurales des îles Baléares. Elle vise à : 

1. illustrer les raisons pour lesquelles les jeunes ont décidé de s'impliquer dans le secteur agricole, 
2. illustrer les raisons de l'abandon avec des cas spécifiques de jeunes, 
3. identifier les caractéristiques et schémas potentiels partagés par les jeunes qui ont abandonné l'agriculture, et 
4. comprendre les activités dans lesquelles les jeunes sont impliqués après avoir abandonné le secteur agricole.

La principale méthodologie utilisée dans ce rapport est une enquête menée auprès des bénéficiaires de la mesure 112 entre 2007 et 2013. Les données de mise en œuvre collectées au cours de la période de programmation 2007-2013 montrent que 297 jeunes ont rejoint l'activité agricole par le biais de la mesure 112 du PDR des îles Baléares.

En 2021, des entretiens avec six bénéficiaires de la mesure 6.1 du PDR 2014-2020 ont montré qu'ils avaient reçu le dernier paiement de l'aide. Les résultats de ces entretiens ont été présentés dans le rapport d'évaluation continue couvrant la période du 30 septembre 2020 au 30 juin 2021. Par la suite, en 2022, une enquête a été menée auprès des bénéficiaires 2007-2013 de la mesure 112 par le biais des contacts disponibles dans la base de données. 43 enquêtes ont été menées à leur terme, représentant environ 20% des bénéficiaires de l'aide à l'insertion des jeunes au cours de la période 2007-2013 et qui n'étaient pas répertoriés dans le « Registre agraire de l'île ». Cette enquête montre les caractéristiques des exploitations agricoles abandonnées par les jeunes incorporés au cours de la période 2007-2013, ainsi que les principales raisons de l'abandon de l'activité agricole. Cette enquête a également permis de recueillir des informations qualitatives, telles que des conseils et des éléments à prendre en compte dans la prochaine période de programmation.

En ce qui concerne les limites, il a été difficile de contacter tous les bénéficiaires de la mesure 112 au cours de la période 2007-2013, c'est pourquoi les résultats doivent être pris avec prudence.

Le recoupement des données montre qu'au moins 38 % des personnes ayant bénéficié d'une aide au cours de la période 2007-2013 restent dans le secteur. Il n'a pas été possible de déterminer si les 62 % restants avaient définitivement abandonné l'activité.

Selon l'enquête, il est possible d'observer de nettes différences entre les bénéficiaires qui restent dans le secteur agricole et ceux qui l'ont quitté en d'après certaines corrélations : avec le secteur agricole (ceux qui restent ont un lien familial plus important avec le secteur), dans le type de production (ceux qui restent sont plus orientés vers la culture de céréales alors que l'orientation vers l'horticulture était beaucoup plus importante chez ceux qui sont partis), dans la surface agricole utile (les exploitations qui restent sont beaucoup plus grandes que celles des personnes qui sont parties), dans le niveau d'aide (il est plus élevé pour ceux qui restent), et dans les conseils reçus.

Près de 25 % des bénéficiaires qui n'ont plus d'exploitation continuent à travailler dans le secteur agricole, mais en tant que salariés. En outre, une part importante est occupée par le secteur du tourisme et, dans une moindre mesure, par les industries de la mécanique, de la construction, du transport et de l'agroalimentaire.

La principale raison qui pousse à l'abandon de l'activité agricole est le manque de rentabilité des exploitations. La complexité des formalités administratives, la méconnaissance des mécanismes du processus ou le temps écoulé entre la concession et le paiement de l'aide sont d'autres problèmes identifiés qui entravent la permanence dans le secteur.

Les résultats soulignent la nécessité d'une bonne formation initiale, tant au niveau de la gestion de l'exploitation que du savoir-faire, ainsi que de conseils continus tout au long du processus, afin de garantir une entrée réussie dans le secteur agricole et de réduire le taux d'abandon.