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project - EIP-AGRI Operational Group

SO_PERFECTS : sheep system - economic environmental and social performance
SO_PERFECTS : Système Ovin - PERFormance Economique environnemenTale et Sociale

Ongoing | 2019 - 2022 France
Ongoing | 2019 - 2022 France
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Objectives

Identify and promote new adaptation solutions to the sustainability challenges of sheep farming in the NA region. Development of new efficient and resilient sheep systems, reconciling economic, environmental and social performance. Identify innovative solutions with breeders with multi-performing practices in terms of agroecology and compare new solutions to scientific knowledge. Test these innovative solutions on pilot farms and produce new production standards integrating innovative solutions and disseminate them.


Objectives

Identifier et promouvoir de nouvelles solutions d'adaptation aux enjeux de durabilité des élevages ovins de la région Nouvelle-Aquitaine. Mise au point de nouveaux systèmes ovins, efficients et résilients, conciliant performance économique, environnementale et sociale. Identifier des solutions innovantes auprès d'éleveurs ayant des pratiques multi-performantes en termes d'agroécologie et les confronter les solutions nouvelles aux connaissances scientifiques. Tester ces solutions innovantes dans des fermes pilotes et produire de nouveaux référentiels de production intégrant les solutions innovantes et les diffuser.


Activities

The SO_PERFECTS project is composed of 4 actions :


Action 1: participatory construction of innovative solutions which will consist in creating a collective dynamic by leading groups of breeders and advisers, to identify innovative solutions of interest.


Action 2: comparison of the identified avenues with technical and scientific knowledge.


Action 3: operational validation of the solutions identified in action 1 on experimental farms, or via follow-ups on farms.


Action 4: communicate on the achievements as widely as possible to breeders and players in the sheep industry.


Activities

Le projet SO_PERFECTS est composé de 4 actions :


Action 1 : construction participative de solutions innovantes qui consistera à créer une dynamique collective en animant des groupes d’éleveurs et de conseillers, pour identifier les solutions innovantes et d’intérêt.


Action 2 : confrontation des pistes identifiées aux connaissances techniques et scientifiques.


Action 3 : validation opérationnelle des solutions repérées en action 1 en fermes expérimentales, ou via des suivis en élevages.


Action 4 : communiquer sur les acquis le plus largement possible auprès des éleveurs et acteurs de la filière ovine.


Context

Le maintien de l’élevage ovin biande et lait en région Nouvelle-Aquitaine dépend aujourd'hui de sa capacité à fournir une rentabilité économique, une solution aux enjeux climatiques tout en intégrant les nouvelles attentes sociétales.





Pour répondre à ces contraintes, il est nécessaire de travailler à la maîtrise des coûts de production. Il faut également donner les moyens aux éleveurs et aux filières de mettre en avant les aménités positives de leurs productions, le dynamisme et l’entretien des territoires, la production de produits alimentaires par la valorisation de terres non exploitables pour d’autres utilisations, tout en continuant à travailler à la réduction des impacts négatifs sur l’environnement. Enfin, il est nécessaire de donner aux éleveurs les outils pour faciliter et optimiser le pilotage de leurs exploitations, qu’il s’agisse de la conduite des animaux ou des surfaces et cela passera notamment par la capacité à tirer parti des nouvelles technologies, notamment celles liées au numérique.


Additional information

Le projet SO_PERFECTS concerne les deux filières ovines, viande et lait, et deux bassins de production (Sud et Nord-Est Nouvelle Aquitaine). Le projet se déroulera principalement dans les départements de la Charente, Creuse, Dordogne, Deux-


Sèvres, Haute-Vienne, Vienne et Pyrénées-Atlantiques, pour lesquels la production ovine allaitante et laitière est très importante. Ce choix tient compte de plusieurs éléments importants à considérer pour constituer un Groupe Opérationnel :


• Les coopératives engagées montrent un intérêt fort pour l’innovation de leurs élevages ;


• Ces départements sont dotés d’animateurs de bassin qui seront à même d’assurer une diffusion des innovations à l’ensemble des éleveurs ;


• La plupart des partenaires travaillent depuis plusieurs années au sein du réseau CIIRPO avec la volonté de répondre aux attentes des éleveurs et sociétales ;


• Ces départements comportent un lycée agricole et/ou centre de recherche avec une exploitation d’ovins allaitants ou laitiers.


Le Groupe Opérationnel est constitué d’éleveurs et d’acteurs techniques, scientifiques et économiques permettant à la fois d’avoir une approche globale et pluridisciplinaire de la question de la production ovine agroécologique, de mobiliser les éleveurs et de diffuser rapidement et largement les innovations mises en avant dans le projet au niveau local et régional.


Further details
Main funding source
Rural development 2014-2020 for Operational Groups
Rural Development Programme
2014FR06RDRP074 France - Rural Development Programme (Regional) - Limousin
Location details
Main geographical location
Haute-Vienne
Other geographical location
Vienne, Dordogne

€ 402213.55

Total budget

Total contributions from EAFRD, national co-financing, additional national financing and other financing.

Contacts

  • CIIRPO

    Project coordinator

  • ARONA - Association Régionale Ovine Nouvelle-Aquitaine

    Project partner

  • CAVEB

    Project partner

  • CCDEO - Centre Départemental de l'Elevage Ovin

    Project partner

  • Chambre d'agriculture de la Creuse

    Project partner

  • Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne

    Project partner

  • Chambre d'agriculture de la Vienne

    Project partner

  • Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques

    Project partner

  • Chambre d'agriuclture de la Dordogne

    Project partner

  • ECOOVI

    Project partner

  • IDELE

    Project partner

  • LIMOVIN

    Project partner

  • OBL - Ovin Berry Limousin

    Project partner

Resources

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13 Practice Abstracts

“Finishing grass lambs in pastoral farming systems In Dordogne, sheep farming is particularly present in two areas open to pastoralism. The sheep maintain abandoned environments in these territories. This forage resource is spontaneous and diversified with herbaceous vegetation, ivy, young woody or semi-woody shoots, leaves, acorns and chestnuts. For breeders, the main interest is economic. Grazing by empty, struggling or mid-pregnancy ewes is sufficient to cover their food needs. The provision of concentrated feed is then unnecessary, which is not the case with animals with higher needs. And this is precisely the case with lambs. A study carried out on 18 farms using these surfaces indicates: - A diversity of essentially rustic breeds including a significant proportion of endangered breeds, - An equal share of “full open air” systems combining grass and sheepfold driving, - For “free range” systems, a recurring difficulty in finishing the lambs, - A short or long circuit marketing method Possible adaptations: - Sell thin, - Cross with Charmoise rams, - Castrate males, - Finish the lambs on other plant cover"


Finir les agneaux d’herbe dans des systèmes d’élevage pastoraux


En Dordogne, l’élevage ovin est notamment présent sur deux zones ouvertes au pastoralisme. Les brebis entretiennent dans ces territoires des milieux à l’abandon. Cette ressource fourragère est spontanée et diversifiée avec une végétation herbacée, des lierres, de jeunes pousses de ligneux ou semi ligneux, des feuilles, des glands et des châtaignes. Pour les éleveurs, le principal intérêt est économique. Le pâturage par des brebis vides, en lutte ou en milieu de gestation suffit à la couverture de leurs besoins alimentaires. L’apport d’aliment concentré est alors inutile, ce qui n’est pas le cas avec des animaux à plus forts besoins. Et c’est précisément le cas des agneaux.


Une  étude réalisée auprès de 18 élevages utilisant ces surfaces  indique :


- Une diversité de races essentiellement rustiques dont une part importante de races menacées,


- Une part égale de systèmes « plein air intégral » et alliant les conduites à l’herbe et en bergerie,


- Pour les systèmes « plein air », une récurrente difficulté à finir les agneaux,


- Un mode de commercialisation en circuit court ou long                 


Les adaptations possibles :


- Vendre en maigre,


- Croiser avec des béliers de race Charmoise,


- Castrer les mâles,


- Finir les agneaux sur d'autres couverts végétaux


"Silphia, a new plant more resistant to drought Originally from the temperate regions of North America, the silphia is very widespread there. It is renowned for its resistance to drought and heat waves. Its yield would be higher than corn in arid conditions. Silphia is a perennial crop with a known operating life of around 15 years. Its implementation is slow. It is the roots that develop first, leading to a risk of soiling during the first two years. There is no harvest the first year. The yield potential is then between 15 and 20 t DM/ha depending on summer rainfall. The silphie is harvested using a forage harvester between mid-August and the end of September. The plants then measure between 1.80 m and 3.50 m. Silphia, a plant which requires additional studies to be able to provide advice on its use by sheep. "


La silphie, une nouvelle plante plus résistante à la sécheresse 


Originaire des régions tempérées d’Amérique du Nord, la silphie y est très répandue.  Elle est réputée pour sa résistance à la sécheresse et à la canicule. Son rendement serait supérieur au maïs dans des conditions arides.


La silphie est une culture pérenne avec une durée d’exploitation connue d’environ 15 ans. Son implantation est lente. Ce sont d’abord les racines qui se développent, entrainant un risque de salissement au cours des deux premières années. Il n’y a pas de récolte la première année. Le potentiel de rendement est ensuite compris entre 15 et 20 t de MS/ha selon la pluviométrie estivale. La silphie est récoltée à l’aide d’une ensileuse entre la mi-août et fin septembre. Les plants mesurent alors entre 1,80 m et 3,50 m.                                              


La silphie, une plante qui nécessite des études complémentaires pour pouvoir apporter des conseils sur son utilisation par les brebis. 


"Fenugreek and sainfoin: less common legumes As alternatives to alfalfa, fenugreek and sainfoin have been tested by breeders in the southwest. If alfalfa and red clover remain the two “queen” species of legumes, other less common species are also suitable for feeding sheep, grazing or mowing. Thus, sainfoin and fenugreek were tested in Dordogne in 2020 and 2021 by sheep breeders. Their objective was to produce new sources of protein on the farm, if possible less sensitive to drought. Fenugreek and sainfoin: - Plants with nutritional values at least equivalent to those of alfalfa, - Anti-bloat properties, - Lower yields than alfalfa or red clover, - High seed costs for sainfoin."


Fenugrec et sainfoin : des légumineuses moins communes


En alternatives à la luzerne, le fenugrec et le sainfoin ont été testés par des éleveurs du sud-ouest.


Si la luzerne et le trèfle violet restent les deux espèces « reines » de légumineuses, d’autres moins usuelles sont également adaptées à l’alimentation des brebis, en pâturage ou en fauche. Ainsi, le sainfoin et le fenugrec ont été testés en Dordogne en 2020 et 2021 par des éleveurs ovins.  Leur objectif était de produire de nouvelles sources de protéines sur l’exploitation, si possible moins sensibles à la sècheresse.                                                                                  


Fenugrec et sainfoin :


- Des plantes avec des valeurs alimentaires au moins équivalentes à celles de la luzerne,


- Des propriétés anti météorisantes,


- Des rendements plus faibles que la luzerne ou le trèfle violet,


- Des coûts de semences élevées pour le sainfoin.


"The criteria for success of natural spring fights Among the numerous criteria noted in order to determine those which have the greatest impact on the fertility rate, the interval between giving birth and starting a fight as well as the body condition of the ewes appear particularly discriminating. In spring, so-called “seasoned” breeds have the capacity to reproduce through natural struggle. Hardy, prolific breeds and certain beef breeds (Ile-de France, Berrichon du Cher, Charmoise) are usually classified in this category. But fertility rates are commonly subject to significant variations from one breeding to another, or even within the same breeding. In 2020 and 2021, 3,459 Limousine, Romane and Grivette breed ewes from 9 farms in Haute-Vienne, Creuse and Corrèze were monitored. The average fertility rate stands at 71% with two breedings below 50% and five breedings exceeding 80%. The fertility rates obtained with ewe lambs and females crossed with a beef breed that do not go out of season are very variable and often disappointing. The interval between the last birth and the start of the fight appears to be a predominant criterion for the fertility rate. The body condition of the ewes when the rams are introduced and its evolution during the fight significantly influences the fertility rate. In spring, it is the rams which trigger the ovulations of the ewes. The completion of three control cycles, i.e. 51 days, is therefore recommended. "


Les critères de réussite des luttes naturelles de printemps


Parmi les nombreux critères relevés afin de déterminer ceux qui impactent le plus le taux de fertilité, l’intervalle entre la mise bas et la mise en lutte ainsi que l’état corporel des brebis apparaissent particulièrement discriminants.


Au printemps, les races dites « desaisonnées » ont la capacité de se reproduire en lutte naturelle. Les races rustiques, prolifiques et certaines races bouchères (Ile-de France, Berrichon du Cher, Charmoise) sont usuellement classées dans cette catégorie. Mais les taux de fertilité sont couramment soumis à des variations importantes d’un élevage à l’autre, voir dans le même élevage. En 2020 et 2021, 3459 brebis de races Limousine, Romane et Grivette issues de 9 élevages de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze ont été suivies. Le taux de fertilité moyen s’établit à 71 % avec deux élevages en dessous de 50 % et cinq élevages qui dépassent 80 %.                                  


Les taux de fertilité obtenus avec les agnelles et les femelles croisées avec une race bouchère qui ne désaisonnent pas sont très variables et souvent décevants.


L’intervalle entre la dernière mise bas et la mise en lutte apparait comme un critère prépondérant sur le taux de fertilité.                       L’état corporel des brebis à l’introduction des béliers et à son évolution pendant la lutte influence de façon importante le taux de fertilité.       Au printemps, ce sont les béliers qui déclenchent les ovulations des brebis. La réalisation de trois cycles de lutte, soit 51 jours est ainsi préconisée. 


"Grazing sorghum and millet in summer Sown in spring, summer crops take over from meadows penalized by summer climatic conditions. Close-ups on sorghum and millet with the results of farm monitoring. Planted between two main crops to ensure additional fodder production, sorghum and millet are grasses grown for less than 100 days. These plants need water to ensure their emergence and heat to express their abilities. The sheep graze them from the end of July to October. Sorghum: - Emergence and growth which remain subject to climatic conditions, - A plant to be grazed in summer by animals with low dietary needs, - Particular caution: do not graze sorghums less than 60 cm tall due to the risk of toxicity. Millet: - A less flexible plant to operate, - Leaves that become sharp and less palatable. "


Le pâturage du sorgho et du millet en été


Semées au printemps, les dérobées d’été prennent le relais des prairies pénalisées par les conditions climatiques estivales. Gros plans sur le sorgho et le millet avec les résultats de suivis en élevages.


Implantés entre deux cultures principales afin d’assurer une production supplémentaire de fourrage, le sorgho et le millet sont des graminées mises en place pendant moins de 100 jours. Ces plantes ont besoin d’eau pour assurer leur levée et de chaleur pour exprimer leurs aptitudes. Les brebis les pâturent de la fin juillet à octobre.                   


Le sorgho :


- Une levée et une pousse qui restent soumises aux conditions climatiques,


- Une plante à pâturer en été par des animaux à faibles besoins alimentaires,


- Une vigilance particulière : ne pas faire pâturer les sorghos de moins de 60 cm pour risque de toxicité.


Le millet :


- Une plante moins souple d’exploitation,


- Des feuilles qui deviennent coupantes et moins appétentes. 


"Dolomite in litter Dolomite is a limestone sedimentary rock, rich in calcium and magnesium. It comes in the form of sand and is mainly used as an amendment. Thanks to its particle size, this basic amendment has absorbent power. It can therefore be used in litter, either in the form of an underlay or pure. Eight trials comparing the performance and welfare of the animals (ewes, ewe lambs and lambs) were conducted on experimental sites from 2019 to 2022. In seven of them, dolomite was the only constituent of the litter. In one of the tests, straw was added to the dolomite underlay. [Usage tips] - Store the dolomite in a sheltered pile, - Spread the dolomite between two to four weeks depending on the season before the animals enter the building. The product must be very dry, so that it is very absorbent, - Spread an underlayer 4 to 6 cm thick, - Add straw or dolomite during use if necessary. -Animal performance is the same on straw and dolomite manure, - The proportion of lameness is reduced on dolomite, -Animals have cleaner sides on dolomite, -The fertilizing value of dolomite manure is greater than that of straw manure, -For litter, count 10 kg of dolomite for 1 kg of straw."


De la dolomie en litière





La dolomie est une roche sédimentaire calcaire, riche en calcium et en magnésium. Elle se présente sous forme de sable et est utilisée surtout comme amendement. Grâce à sa granulométrie, cet amendement basique dispose d’un pouvoir absorbant. Il peut ainsi être utilisé en litière, soit sous la forme d’une sous couche, soit en pure. Huit essais comparant les performances et le bien-être des animaux (brebis, agnelles et agneaux) ont été conduits en sites expérimentaux  de 2019 à 2022. Dans sept d’entre eux, la dolomie constituait le seul constituant de la litière. Dans un des essais, de la paille a été ajoutée à la sous couche de dolomie. 





[Conseils d’utilisation]


- Stocker la dolomie en tas à l’abri,


- Etaler la dolomie entre deux à quatre semaines selon la saison avant l’entrée des animaux dans le bâtiment. Le produit doit est très sec, condition pour qu’il soit très absorbant,


- Etaler une sous couche de 4 à 6 cm d’épaisseur,


- Ajouter de la paille ou de la dolomie en cours d’utilisation si nécessaire.                                                                                 


-Les performances des animaux sont les mêmes sur fumiers de paille et de dolomie,


- La proportion de boiteries est diminuée sur la dolomie,


-Les animaux présentent des flancs plus propres sur la dolomie,


-La valeur fertilisante du fumier de dolomie est supérieure à celle du fumier pailleux,


-Pour la litière, compter 10 kg de dolomie pour 1 kg de paille.


"The quality of colostrum tested on a real scale In order to limit infectious diseases in their young lambs, seven breeders from Deux-Sèvres carried out a set of measures at birth with the help of their technicians. Colostrum acts as life insurance for the newborn who is born without immune defense. It prevents infectious pathologies at a young age and thus limits the use of antibiotics. According to references obtained from experimental sites, 80% of colostrums from lactating sheep are of good quality, of which 30% are qualified as excellent. Seven breeders from Deux Sèvres raising pure or crossbred Mouton Vendéen sheep took 257 samples of this first milk and estimated its quality using a refractometer. The objective was to identify practices that promote the good health of lambs. The two key elements to ensure optimum antibody coverage for young lambs: - Ewes in good condition at birth, with a minimum body condition score of 3, - Monitoring of the feeding of all lambs in the half-day following their birth. "


La qualité du colostrum testée grandeur nature


Afin de limiter les maladies infectieuses sur leurs jeunes agneaux, sept éleveurs des Deux-Sèvres ont réalisé un ensemble de mesures à la mise-bas avec l’aide de leurs techniciens.


Le colostrum fait office d’assurance vie pour le nouveau-né qui naît sans défense immunitaire. Il prévient les pathologies infectieuses dans le jeune âge et limite ainsi le recours aux antibiotiques. Selon les références obtenues en sites expérimentaux, 80 % des colostrums de brebis allaitantes sont de bonne qualité dont 30 % sont qualifiés d’excellents. Sept éleveurs des Deux Sèvres élevant des brebis de race Mouton Vendéen pures ou croisées ont réalisé 257 prélèvements de ce premier lait et ont estimé sa qualité au réfractomètre. L’objectif était d’identifier des pratiques qui favorisent la bonne santé des agneaux.                                                                                                       


Les deux éléments clefs pour assurer une couverture d’anticorps optimum aux jeunes agneaux :


- Des brebis en bon état à la mise-bas, avec une note d’état corporel de 3 minimum,


- Une surveillance de la tétée de tous les agneaux dans la demi-journée qui suit leur naissance. 


"A dry footbath on the test bench In order to reduce lameness, four dairy sheep breeders tested a solution used in a dry footbath. This alternative rather appealed to them. Alternatives to wet footbaths, several solutions that can be used in dry footbaths are on the market. Some aim to deprive pathogenic bacteria of conditions favorable to their development by drying out the foot and dropping the pH to around 3.5. The regeneration of the skin and the horn is thus promoted; the hardness of the hooves is increased. Others are biological solutions which combine beneficial bacteria on a drying support. The latter compete with the footrot bacteria, and thus thwart their development. A product of this type has been tested: Vetalhy Nursery®. It is also used as a litter drying agent. [The advantages of dry footbaths] - Easy to set up, - Easy and rapid passage of animals, even young ones, - Little dirt, - Easier disposal of residues. - A cost of €1.4 per ewe, - Contrasted results depending on the farms, - A reduction in mild lameness, - Encouraging results for the fight against foot rot remain to be verified, in association with other means of control."


Un pédiluve sec sur le banc d’essai


Afin de diminuer les boiteries, quatre éleveurs de brebis laitières ont testé une solution utilisée en pédiluve sec. Cette alternative les a plutôt séduits.


Alternatives au pédiluve humide, plusieurs solutions utilisables en pédiluve sec sont commercialisées. Certaines ont pour objectif de priver les bactéries pathogènes des conditions favorables à leur développement en asséchant le pied et en faisant chuter le pH vers 3,5. La régénération de la peau et de la corne est ainsi favorisée ; la dureté des onglons est augmentée. D’autres sont des solutions biologiques qui associent des bactéries bénéfiques sur un support asséchant. Ces dernières viennent concurrencer les bactéries du piétin, et ainsi contrecarrer leur développement. C’est un produit de ce type qui a été testé : Vetalhy Nursery®. Il est également utilisé comme asséchant pour les litières.


[Les avantages des pédiluves secs]


- Faciles à mettre en place,


- Un passage aisé et rapide des animaux mêmes jeunes,


- Peu de salissement,


- Une élimination plus simple des résidus.                                


- Un cout d’1,4 € par brebis,


- Des résultats contrastés selon les élevages,


- Une diminution des boiteries légères,


- Des résultats encourageants pour la lutte contre le piétin restent à vérifier, en association avec d’autres moyens de lutte.


"The sheep graze the cow meadows in winter When the cows are returned to the stall, the residual autumn grass is lost. Sheep grazing has beneficial effects on these meadows. Grazing sheep on cow plots in winter is a practice to be developed in mixed farms and also between specialized cattle and sheep farms. It indeed has economic and agroecological interests: absence of grinding of meadows and less dependence on purchases of animal feed. Currently, references on the subject are insufficient, thus limiting the possibilities of communication with breeders and their advisors. However, the monitoring carried out as part of this study requires confirmation. A study with tests and surveys on farms has just started on this subject for a period of 3 and a half years in different breeding areas in France. Winter grazing of sheep results in: - Available grass biomass 2 cm higher the following spring, - An improvement in the flora of the meadows, - Weight gain in animals, Results which remain to be confirmed (Accomplish project from 2023 to 2026)."


Les brebis pâturent les prairies des vaches en hiver


Lorsque les vaches sont rentrées en stabulation, l’herbe d’automne résiduelle est perdue. Le pâturage des brebis a des effets bénéfiques sur ces prairies.


Faire pâturer les brebis sur les parcelles des vaches en hiver est une pratique à développer dans les exploitations mixtes et également entre des élevages spécialisés bovins et ovins. Elle revêt en effet des intérêts économiques et agroécologiques : absence de broyage des prairies et moindre dépendance aux achats d’aliments pour les animaux.


Actuellement, les références sur le sujet sont insuffisantes, limitant ainsi les possibilités de communication vers les éleveurs et leurs conseillers. Les suivis réalisés dans le cadre de cette étude nécessitent toutefois d’être confirmés. Une étude avec des essais et des enquêtes en élevages vient de démarrer sur ce sujet pour une durée de 3 ans et demi sur différentes zones d’élevage en France.         


Le pâturage hivernal des brebis a pour conséquence :


- Une biomasse d’herbe disponible supérieure de 2 cm au printemps suivant,


- Une amélioration de la flore des prairies,


- Une prise de poids des animaux,


Des résultats qui restent à confirmer (projet Accomplir de 2023 à 2026).


"Tænia: when a new form of struggle is required Following sudden deaths among young grass lambs associated with heavy infestations of tapeworms, a group of breeders modified their practices. The tapeworm is a parasite of the digestive system of grass-fed lambs. These young animals become contaminated by swallowing a mite, the oribate, which is the intermediate host of the tapeworm. The latter lives in meadows and particularly likes acidic and degraded plots with the presence of moss. The oribate, essentially coprophagous, eats tapeworm eggs excreted by sheep. Once swallowed by the lamb, these larvae attach to the lining of the small intestine. They develop into adult tapeworms which divert some of the food, disrupt transit and release toxins. The usual clinical signs are rings of taenias visible in the stools, digestive problems with constipation or diarrhea, weight loss with dry and brittle wool. In recent years, many breeders have been facing sudden deaths of grass lambs. A group of Creuse breeders have tested several practices in order to reduce the mortality rate of lambs, accompanied by their veterinarians and technicians. - These sudden deaths linked to massive tapeworm infestations are not inevitable, - Vaccination against enterotoxemia has greatly limited mortality, - The other techniques implemented brought a plus in the short or less long term."


Tænia : lorsqu’une nouvelle forme de lutte s’impose   


Suite à des mortalités subites chez de jeunes agneaux d’herbe associées à de fortes infestations de tænias, un groupe d’éleveurs a modifié ses pratiques.


Le tænia est un parasite de l’appareil digestif des agneaux d’herbe. Ces jeunes animaux se contaminent en avalant un acarien, l’oribate, qui est l’hôte intermédiaire du tænia. Ce dernier vit dans les prairies et affectionne particulièrement les parcelles acides et dégradées avec présence de mousse. L’oribate, essentiellement coprophage, mange les œufs de tænias excrétés par les ovins. Une fois avalées par l’agneau, ces larves se fixent sur la muqueuse de l’intestin grêle. Elles se développent en tænias adultes qui détournent une partie des aliments, perturbent le transit et libèrent des toxines. Les signes cliniques habituels sont des anneaux de taenias visibles dans les selles, des troubles digestifs avec constipation ou diarrhées, un amaigrissement avec une laine sèche et cassante.


Depuis quelques années, de nombreux éleveurs font face à des mortalités subites des agneaux d’herbe Un groupe d’éleveurs creusois a testé plusieurs pratiques afin de diminuer le taux de mortalité des agneaux, accompagnés par leurs vétérinaires et techniciens.                                                                                   


- Ces mortalités subites liées à des infestations massives de tænia ne sont pas une fatalité,


- La vaccination contre l’entérotoxémie a fortement limité les mortalités,


- Les autres techniques mises en œuvre ont apporté un plus à court ou moins long terme.


"Shearing the sheep before going up to the summer pastures In the transhumant systems of southwest France, Basco-Béarnaise sheep are traditionally shorn in the fall. This study tested additional mowing in spring with the aim of improving animal welfare. Basque-Béarnaise sheep transhume from June to September on mountains where the altitude varies between 1500 and 2500 m. Wool protects them from the cold, spring rains and possible snowfall. With global warming, the question of mowing them in spring arises in order to improve their well-being in summer and therefore their performance. This practice was tested at the professional agricultural high school of Oloron Sainte Marie (64) in 2022. The performances of two batches of 55 females shorn at the descent of summer pastures in September 2021 were compared: one was shorn again on March 24, 2022, the other does not.The additional shearing of the sheep and sheep in March did not improve their comfort. Consequently, their performance was not modified in this test. This remains to be confirmed in another comparative study."


Tondre les brebis avant la montée en estive


Dans les systèmes transhumants du sud-ouest de la France, les brebis basco-béarnaises sont traditionnellement tondues à l'automne. Cette étude a testé une tonte supplémentaire au printemps avec comme objectif d’améliorer le bien-être des animaux.


Les brebis basco-béarnaises transhument de juin à septembre sur des montagnes où l'altitude oscille entre 1500 et 2500 m. La laine les protège du froid, des pluies du printemps et des chutes éventuelles de neige. Avec le réchauffement climatique, la question de les tondre au printemps se pose afin d’améliorer leur bien-être en été et par conséquent leurs performances. Cette pratique a été testée au lycée professionnel agricole d’Oloron Sainte Marie (64) en 2022. Les performances de deux lots de 55 femelles tondues à la descente d’estives en septembre 2021 ont été comparées : l’un a de nouveau été tondu le 24 mars 2022, l’autre pas.                                             


La tonte supplémentaire des brebis et antenaises en mars n’a pas amélioré leur confort. En conséquence, leurs performances n’ont pas été modifiées dans cet essai. Cela reste à confirmer dans une autre étude comparative.


"Shearing grass lambs finished in the sheepfold: contrasting references The aim of shearing grass lambs when they return to the sheepfold is to speed up their finishing and thus save on concentrated feed. Seven tests carried out from 2020 to 2022 provide contradictory results. Saving concentrated feed and the well-being of the lambs are the two main motivations of breeders who practice shearing when they return to the sheepfold. Few recent references being available on the subject, seven trials were conducted from 2020 to 2022 at the CIIRPO, on the Mourier experimental site (87), and among breeders in Haut-Vienne and Creusois. A total of 448 lambs were divided into two batches, one being shorn and the other not. On average, shearing improves their growth little: for the same carcass weight (18.1 kg), the difference in finishing time is 3 days in favor of shorn lambs. However, this average hides disparities. Thus, in four of the seven tests, shearing induced an increase in carcass weight, associated or not with a reduction in finishing time. On the other hand, in the other three tests, mowing had very little effect. The system implemented in this study does not make it possible to highlight the discriminating criteria: age at shearing, weight of the lambs, breed, etc. - Contrasted results with more mowing in 4 out of 7 tests; without positive effect in the other 3, - cleaner shorn lambs that better tolerate high heat. "


Tondre les agneaux d’herbe finis en bergerie : des références contrastées


La tonte des agneaux d’herbe à la rentrée en bergerie a pour objectif d’accélérer leur finition et ainsi d’économiser des aliments concentrés. Sept essais réalisés de 2020 à 2022 livrent des résultats contradictoires. 


L’économie d’aliments concentrés et le bien-être des agneaux sont les deux principales motivations des éleveurs qui pratiquent la tonte à la rentrée en bergerie.  Peu de références récentes étant disponibles sur le sujet, sept essais ont été conduits de 2020 à 2022 au CIIRPO, sur le site expérimental du Mourier (87), et chez des éleveurs haut-viennois et Creusois. Au total, 448 agneaux ont été répartis en deux lots, l’un étant tondu et l’autre pas. En moyenne, la tonte améliore peu leur croissance : pour un même poids de carcasse (18,1 kg), l’écart de durée de finition est de 3 jours en faveur des agneaux tondus. Cependant, cette moyenne cache des disparités. Ainsi, dans quatre des sept essais, la tonte induit une augmentation du poids de carcasse associé ou non à une diminution de la durée de finition. En revanche, dans les trois autres essais, la tonte a eu très peu d’effets. Le dispositif mis en place dans cette étude ne permet pas de mettre en évidence les critères discriminants : âge à la tonte, poids des agneaux, race….                                                                      


- Des résultats contrastés avec un plus de la tonte dans 4 essais sur 7 ; sans effet positif dans les 3 autres,


- des agneaux tondus plus propres et qui supportent mieux les fortes chaleurs. 


"Connected drug guns Two brands of drug guns which automatically adapt the dose of product to the weight of the animal have been tested. The objective is to reduce the use of chemical pest control products. The administration of the exact dose of antiparasitic product adjusted to the weight of the animal has undeniable economic and agroecological advantages. Indeed, in order to limit parasite resistance to anthelmintics, it is advisable to set the drug gun to the weight of the heaviest animal in the group. As a result, the quantities administered are systematically higher than actual needs. Drug gun models connected to a weighing system have recently been put on the market. They automatically calculate the dose to be administered per ewe while respecting the dosage of each product. The weight of the animal is transmitted by Bluetooth from the scale to the gun after reading the electronic loop. RESULTS: - This type of equipment allows a real saving in pest control product (25% in this study), without any reduction in effectiveness, - Working time is increased by more than 50% with the compared equipment, - Adjustments to the guns remain to be made by the manufacturers. "


Des pistolets drogueurs connectés                                         




Deux marques de pistolets drogueurs qui adaptent automatiquement la dose de produit au poids de l’animal ont été testés. L’objectif est de diminuer l’utilisation des produits antiparasitaires chimiques.


L’administration de la dose exacte de produit antiparasitaire ajustée au poids de l’animal revêt des avantages économiques et agroécologiques indéniables. En effet, afin de limiter les résistances des parasites aux anthelminthiques, il est conseillé de régler le pistolet drogueur sur le poids de l’animal le plus lourd du lot. En conséquence, les quantités administrées sont systématiquement supérieures aux besoins réels. Des modèles de pistolet drogueur connectés à un système de pesée ont récemment été mis sur le marché. Ils calculent automatiquement la dose à administrer par brebis en respectant la posologie de chaque produit. Le poids de l’animal est transmis par Bluetooth de la bascule au pistolet après lecture de la boucle électronique. 




RESULTATS :                                                                                




- Ce type de matériel permet une réelle économie de produit antiparasitaire (25 % dans cette étude), sans diminution d’efficacité,


- Le temps de travail est majoré de plus de 50 % avec les équipements comparés,


- Des ajustements des pistolets restent à réaliser par les fabricants. Des pistolets drogueurs connectés