Lutter contre la désinformation
Les communautés rurales, comme l'ensemble de la société, sont vulnérables à la désinformation, qui représente un défi majeur pour les démocraties européennes. Aperçu des mesures prises au niveau de l'UE avec une approche « globale » de la société.

La désinformation désigne tout contenu faux ou trompeur diffusé dans l'intention de tromper ou d'obtenir un avantage économique ou politique, et susceptible de nuire au public.
Perpétuée par des biais à travers les réseaux sociaux, l'intelligence artificielle, les médias synthétiques ou l'influence étrangère intentionnelle, la désinformation érode la confiance sociale, divise les sociétés et sape la démocratie. Les campagnes de désinformation à grande échelle constituent un défi majeur pour l'Europe et nécessitent une réponse coordonnée de la part des pays de l'UE, des institutions européennes, des plateformes en ligne, des médias d'information et des citoyens européens. La Commission a élaboré un certain nombre d'initiatives pour lutter contre la désinformation.
Renforcer la résilience sociale, c'est-à-dire veiller à ce que les sociétés restent résilientes face à ces menaces, est essentiel pour lutter contre la désinformation. La Commission européenne a adopté une double approche fondée sur la sensibilisation des citoyens aux risques liés à la manipulation de l'information et à l'ingérence étrangère, d'une part, et sur le renforcement de la culture numérique et médiatique, d'autre part. Parmi les exemples notables d'actions menées au niveau de l'UE, citons le projet phare EUVSDISINFO et une série de vidéos produites par le Parlement européen afin de sensibiliser le public aux menaces liées à la désinformation et d'améliorer l'accès à une information de qualité.
La désinformation : une préoccupation majeure pour l'Europe
Les communautés rurales, comme l'ensemble de la société, sont vulnérables à la désinformation, et cette question a été identifiée comme l'une des actions à mener dans le cadre de la nouvelle vision de l'UE pour l'agriculture et l'alimentation.
Lors de la troisième réunion du sous-groupe sur LEADER et le développement territorial (SoLTD), qui s'est tenue à Bruxelles les 5 et 6 mars 2025, les membres du sous-groupe ont entendu Paolo Cesarini, de l'EDMO (Observatoire européen des médias numériques, le plus grand réseau interdisciplinaire européen de lutte contre la désinformation), qui a évoqué l'ampleur des défis auxquels nous pouvons tous être confrontés en raison du populisme nuisible et des informations délibérément fausses.
M. Cesarini a donné quelques exemples de désinformation visant la politique agricole de l'UE, notamment la fausse information qui s'est répandue dans les médias numériques lors des élections législatives espagnoles de 2023, selon laquelle l'Espagne aurait décidé d'abolir l'agriculture pour des raisons de protection du climat.
Il a ensuite expliqué que la lutte contre la désinformation passe par le respect des droits fondamentaux, y compris la liberté d'expression, et nécessite une approche multidimensionnelle. L'EDMO a identifié quatre grands domaines d'action :
- Prendre en considération le droit des citoyens à prendre des décisions éclairées dans les processus démocratiques.
- Rendre les plateformes en ligne plus transparentes et responsables, grâce à des mesures législatives contraignantes ou non contraignantes.
- Créer un environnement propice à la liberté des médias et à une démocratie résiliente.
- Adopter une approche globale de la société (englobant les médias, la société civile, le monde universitaire et le secteur privé) afin de comprendre les menaces, d'adapter les réponses et de responsabiliser les citoyens.
Parmi les éléments importants de cette approche « globale », citons la loi européenne sur la liberté des médias (dont les nouvelles règles seront pleinement applicables à partir d'août 2025), le code de conduite sur la désinformation, le soutien à la vérification des faits et à la recherche, l'éducation aux médias, la formation et la sensibilisation.
L'éducation numérique est un autre outil important, en particulier pour les jeunes générations qui sont « nées numériques » et ont besoin d'être guidées pour filtrer les informations et évaluer leurs sources. En Autriche, un projet LEADER a œuvré à sensibiliser davantage les jeunes aux principes et aux processus d'une production médiatique éthique et fiable. Il a proposé des programmes de formation en collaboration avec une chaîne de télévision régionale et créé une plateforme numérique où les jeunes participants peuvent produire et partager leurs contenus avec un public plus large.
Une réflexion sur la manière dont les GAL peuvent contribuer à renforcer la résilience des communautés rurales face à la désinformation est actuellement en cours.