Idée inspirante: Recyclage des déchets de l'horticulture en substrats et en engrais

Les secteurs agricole et horticole produisent chaque année de nombreux déchets organiques. Dans le même temps, le compost agricole est souvent issu de sources non renouvelables ou non respectueuses de l'environnement. D'une part, les substrats contenant de la tourbe sont fréquents dans l'horticulture, mais ils sont soumis à une forte pression en raison de la nécessité de protéger et de restaurer les zones de tourbières et de réduire les émissions. D'autre part, les déchets verts, tels que les tiges, les feuilles et les fruits rejetés des plantes, sont compostés dans le cadre d'un processus de recyclage de faible qualité qui peut libérer une grande quantité de CO2. Le compostage libère également du méthane et d'autres gaz nocifs. Aux Pays-Bas et en Belgique, deux groupes opérationnels (GO) travaillent dans le même but : recycler les déchets de la production horticole en substrats et en engrais afin de limiter les impacts négatifs sur l'environnement.

Réutilisation des substrats de culture pour l'horticulture circulaire en Belgique

Le groupe opérationnel RE-PEAT vise à généraliser la réutilisation des substrats de culture, dans le but ultime de réduire considérablement l'utilisation de tourbe fraîche et d'autres matières premières non renouvelables dans les substrats de culture.

Pour RE-PEAT, la première étape a consisté à faire l'inventaire de la disponibilité des substrats résiduels utilisables provenant de l'horticulture fruitière, maraîchère et ornementale, puis à s'assurer que le produit final est de bonne qualité et intéressant pour les fraisiers et les plantes ornementales. Son nouveau substrat sera comparé à un substrat traditionnel.

Ils réunissent des producteurs de différents secteurs horticoles pour améliorer les substrats de culture dans un système en cascade allant de la culture des fraises à celle des plantes ornementales. Dans le cadre du projet, les substrats de culture sont réutilisés sur le terrain par les producteurs. Parallèlement, les centres d'essai procèdent à des analyses chimiques et physiques. « Au sein de ce groupe opérationnel, nous souhaitons étendre et diffuser les connaissances déjà collectées par les différents partenaires à un public cible plus large et mettre en contact les différents maillons de la chaîne (cultivateurs de différents groupes cibles) afin de partager les connaissances mais aussi de stimuler davantage les collaborations », explique Bart Vandecasteele de l'ILVO, l'un des partenaires scientifiques.

Actuellement, les partenaires du GO sont en contact avec l'OVAM (Agence publique des déchets) et, forts des résultats de la pratique et des centres d'essai, tentent d'obtenir une déclaration générique des matières premières pour le substrat de fraise, ainsi qu'une simplification administrative pour la réutilisation des substrats en général. Les prochaines étapes consisteront à travailler sur les coûts de la réutilisation des substrats, y compris la main-d'œuvre supplémentaire pour l'élimination des résidus végétaux, les coûts énergétiques pour une éventuelle hygiénisation, les coûts de transport, etc.

Recyclage des flux de déchets organiques en engrais organiques aux Pays-Bas

Dans le cadre du projet néerlandais « Agriculture et horticulture circulaires par le recyclage des flux de déchets organiques en engrais organiques », l'objectif est de mettre au point des procédés permettant de recycler entièrement différents types de flux de déchets organiques provenant de l'agriculture et de l'horticulture en engrais organiques (potassium organique, azote biologique et phosphate organique).

Pour le GO néerlandais, les entreprises impliquées dans le projet développent des procédés pour recycler entièrement cinq types différents de flux de déchets organiques : les flux résiduels organiques proviennent de la culture de poivrons (serre), de la culture de chrysanthèmes (en pleine terre dans la serre), de la culture d'alstroemères (en pleine terre dans la serre), de la culture d'ilex et de pivoines (en pleine terre à l'extérieur) et de la culture de choux de Bruxelles (culture maraîchère en plein air). Ces dernières années, ils ont étudié quatre techniques différentes pour atteindre leur objectif. Cela a montré que leur objectif n'était pas facile à atteindre. « Malgré cela, nous sommes actuellement prêts à 70 % pour le processus », explique Peter Klein, chef de projet. Ils espèrent être prêts à construire un pilote d'ici la fin de l'année. « Notre projet est innovant car nous récupérons les nutriments des résidus végétaux pour produire des engrais de haute qualité. Notre objectif est d'obtenir la même production avec des engrais organiques qu'avec des engrais chimiques. Nous fixons donc des normes élevées pour la qualité de nos produits », ajoute Peter Klein. Après la phase de développement, ils souhaitent mettre en place un projet pilote et passer à la mise à l'échelle dès que possible. Comme dans le cas de RE-PEAT, les partenaires néerlandais de ce projet testent également l'efficacité des produits finaux (les engrais organiques).

 

Informations sur le projet

Contact:

RE-PEAT

Liesbet Blindeman Liesbet.blindeman@pcsierteelt.be

Bart Vandecasteele Bart.Vandecasteele@ilvo.vlaanderen.be

Agriculture et horticulture circulaires grâce au recyclage des flux de déchets organiques en engrais organiques

Peter Klein peter@biota.nu

 Plus d'informations :