News | 28 Mar 2024

Idées inspirantes : les biocapteurs dans l'élevage laitier

Les exploitations laitières d'Estonie et de Finlande présentent quelques différences fondamentales. Depuis 2018, le groupe opérationnel (GO) MAVAS travaille en parallèle avec le GO finlandais SMARTFEED. Tous deux se penchent sur l'utilisation de biocapteurs dans l'élevage laitier au quotidien.

Group picture of Operational Group members
Photo avec l'aimable autorisation de MAVAS et SMARTFEED

Au cours des 20 dernières années, l'Estonie et la Finlande ont toutes deux modernisé leur agriculture, en particulier dans le secteur laitier. La production et l'efficacité ont été optimisées. Toutefois, les exploitations laitières des deux pays présentent des différences fondamentales. Les plus grandes exploitations laitières estoniennes sont gérées comme des entreprises industrielles et comptent jusqu'à 2000 vaches par exploitation. En Finlande, les exploitations laitières, bien que très modernes, sont généralement familiales et comptent très rarement plus de 500 vaches.

Les producteurs laitiers et l'industrie de ces deux pays peuvent apprendre beaucoup les uns des autres et former un tandem efficace pour développer encore davantage la production et les pratiques de l'élevage laitier Hardi Tamm, chef de projet du groupe opérationelle MAVAS

Le Cluster laitier estonien (EDC) est à la tête de cette coopération de groupes opérationnels transfrontalière. Depuis 2018, MAVAS travaille en parallèle avec le GO finlandais SMARTFEED, coordonné par l'université d'Oulu. Tous deux s'intéressent à l'utilisation de biocapteurs dans l'élevage laitier au quotidien.

MAVAS - Estonie

Au début de l'année 2017, l'EDC a commandé le développement d'une plateforme technique pour un système de biocapteurs permettant de détecter les agents pathogènes les plus courants dans le lait qui causent la mammite. Les capteurs peuvent identifier les pathogènes en une vingtaine de minutes. Le groupe de travail MAVAS a été créé dans le cadre de la deuxième phase de ce travail de développement et vise à mettre au point un prototype express et à le tester dans des exploitations agricoles.

Ce groupe opérationnel comprend des membres de l'EDC et des partenaires scientifiques tels que TorroSen Ltd, l'Association des éleveurs d'Estonie, l'Université estonienne des sciences de la vie et le Centre de compétence sur les technologies de la santé.

Hardi Tamm, qui est également président de l'EDC, explique : « Le projet consiste à comparer les résultats du biocapteur avec les méthodes de laboratoire accréditées, à optimiser les méthodes de mesure dans différentes exploitations, à préparer un prototype de biocapteur et à tester l'équipement d'analyse dans les exploitations, ainsi qu'à déterminer le nombre d'agents pathogènes dans le lait affecté par la mammite. Les différents types de microbes responsables de la mammite sont identifiés ferme par ferme. Des prototypes de capteurs sont placés dans les exploitations afin de cartographier les schémas de distribution des agents pathogènes. Cela permet aux agriculteurs de tester l'équipement et de donner leur avis sur son utilisation dans les conditions réelles de l'exploitation ».

SMARTFEED — Finlande

SMARTFEED, le groupe opérationnel finlandais, vise à développer des méthodes, des outils, des analyses et des systèmes de transfert de données afin de créer un système de contrôle de la qualité de l'ensilage et de l'équilibre nutritionnel énergétique et protéique des vaches laitières dans les exploitations agricoles. « L'objectif final est d'accroître l'efficacité, la productivité et la compétitivité des exploitations en réduisant les coûts d'alimentation. Les systèmes de mesure rapides et semi-automatiques réduisent également la main-d'œuvre nécessaire », explique Pekka Kilpelainen, chef de projet de SMARTFEED.

Le projet développera et testera plusieurs outils basés principalement sur des biocapteurs pour surveiller le bien-être et l'équilibre nutritionnel des vaches laitières. Ces outils permettront un échantillonnage et une analyse rapides de l'ensilage et du fourrage dans les exploitations agricoles, ainsi que le stockage et l'utilisation des données de mesure.

Pour le groupe opérationnel finlandais, il est très important d'impliquer les agriculteurs en tant qu'acteurs centraux du projet et participants actifs à la collaboration internationale. Ainsi, les informations leur seront directement transmises et ils auront la possibilité d'apprendre de leurs pairs.

Les membres de ce groupe opérationnel finlandais comprennent l'unité de technologie de mesure de l'université d'Oulu, ProAgria Rural Advisory Services (réseau finlandais de consultants ruraux), les entreprises finlandaises MTech Digital Solutions et SEMES (fabricant de matériel d'échantillonnage de l'ensilage), huit exploitations laitières et un vétérinaire.

Deux groupes opérationnels unissent leurs forces

À terme, les deux parties prévoient de tester leurs développements dans des exploitations agricoles de leurs pays respectifs afin d'évaluer la capacité et l'efficacité des biocapteurs dans différentes conditions. « Nous avons trouvé cette coopération utile car la combinaison des capteurs permet de trouver des solutions optimales. Le transfert multilatéral de connaissances et le partage d'expériences ne se font pas uniquement entre scientifiques ; il s'agit d'un résultat positif de la coopération. Nous recommandons vivement la pratique transfrontalière pour améliorer la compétitivité européenne », a ajouté M. Tamm.

Fin avril 2019, SMARTFEED a rendu visite à ses collègues estoniens. Le groupe comprenait des agriculteurs, des chercheurs, des représentants de l'organisation de conseil rural ProAgria et un vétérinaire municipal. Les agriculteurs se sont montrés les plus désireux de poser des questions lorsque SMARTFEED a visité trois fermes estoniennes : une petite ferme biologique de 200 vaches, une ferme de 2300 vaches et une ferme de taille moyenne de 700 vaches. Les étudiants finlandais en sciences vétérinaires de l'université estonienne des sciences de la vie ont joué le rôle d'interprètes pour aider les agriculteurs à communiquer. Les scientifiques et le personnel administratif des projets ont discuté des futurs plans de recherche et de développement communs. Enfin, ils ont tous assisté à la plus grande exposition agricole de la Baltique, Maamess, à Tartu.

La traduction a été réalisée avec l'aimable autorisation du Réseau rural national (RRN) de Slovaquie. Lisez d'autres idées inspirantes du PEI-AGRI en slovaque sur leur leur site web.

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