Renforcer les synergies entre les abeilles et l'agriculture en Allemagne
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La DAFA (Alliance allemande pour la recherche agricole) a mis en place une stratégie visant à améliorer les conditions pour la biodiversité et les pollinisateurs domestiques et sauvages.
Pommes, tomates, huile de colza — sans pollinisation, la plupart des fruits, certains légumes et plusieurs graines oléagineuses ne pourraient pas pousser. Les abeilles (abeilles domestiques, abeilles sauvages, bourdons) sont essentielles à la pollinisation et constituent un élément important de la diversité naturelle. Si l'agriculture a besoin des services des abeilles et leur fournit de la nourriture, les pratiques agricoles peuvent aussi leur nuire : par exemple, les pesticides peuvent réduire leur vitalité, les cultures sans nectar réduisent leur accès à la nourriture et des bordures de champs trop dégagées affectent la subsistance des abeilles.
L'amélioration des conditions de vie des pollinisateurs domestiques et sauvages et de la biodiversité en général est au cœur de nombreuses initiatives locales, nationales et européennes. En mars 2020, l'Alliance allemande pour la recherche agricole (DAFA) a publié une stratégie sur ce thème et sur la manière dont la recherche pourrait y contribuer. Des scientifiques, des agriculteurs, des apiculteurs et des défenseurs de l'environnement ont participé à l'élaboration de cette stratégie. La stratégie recommande aux bailleurs de fonds et aux chercheurs de se concentrer sur les points suivants :
- les facteurs impactant la vitalité des abeilles et les indicateurs permettant d'évaluer cette vitalité,
- l'évaluation de la qualité des paysages et des systèmes de culture du point de vue des abeilles,
- les interactions et les synergies entre les abeilles et l'agriculture,
- le développement de concepts pour rendre les données et les résultats accessibles aux apiculteurs, aux agriculteurs, aux vétérinaires et aux services de vulgarisation.
En janvier 2024, la DAFA a invité des scientifiques et des praticiens pour évaluer si la recherche sur les abeilles en Allemagne était en phase avec la stratégie. 64 projets ont été financés par des fonds publics depuis 2019, et 30 projets étaient représentés à la conférence. La recherche sur les paysages et les systèmes agricoles a abordé les abeilles mellifères et les abeilles sauvages dans une mesure similaire, mais la recherche sur la vitalité a été réalisée principalement sur les abeilles mellifères. Peu de projets ont porté sur la création de connaissances, l'éducation, la collecte et la conservation de données, le développement de politiques ou l'optimisation des performances de pollinisation.
Les quatre-vingts personnes présentes à la conférence ont conclu que les projets de recherche individuels apportaient des résultats importants et ont observé que les pratiques agricoles ne devenaient plus favorables aux abeilles que très lentement. Elles ont estimé que cette situation était due à la lenteur avec laquelle les agriculteurs et les apiculteurs assimilent les résultats de la recherche.
Sur la base de la conférence, le groupe d'experts de la DAFA sur les abeilles et l'agriculture invite les bailleurs de fonds et les chercheurs à veiller aux éléments suivants :
- Les mesures recommandées doivent être évaluables et comparables d'un point de vue économique et écologique au niveau de l'exploitation et du paysage dans les différents projets, afin qu'elles puissent servir de base à des décisions bien fondées. Les résultats des projets doivent être évalués dans le cadre de plusieurs projets et utilisés pour mettre à jour en permanence les modèles et les supports pédagogiques.
- Les chercheurs devraient appliquer des méthodes de cocréation et impliquer les parties prenantes concernées. Les bailleurs de fonds devraient récompenser financièrement cet effort supplémentaire. La recherche doit être conçue de manière à pouvoir être transférée dans d'autres lieux. Les résultats doivent être présentés d'une manière attrayante pour les parties prenantes. Les résumés de pratique, tels qu'ils ont été développés dans le cadre du PEI-AGRI, semblent donner de bons résultats.
- Des efforts plus importants doivent être consacrés à la recherche des impacts sur la vitalité des espèces d'abeilles sauvages et à la recherche de l'impact à long terme des facteurs de stress sublétal sur les densités de population des abeilles mellifères et des espèces d'abeilles sauvages.
- La recherche en sciences économiques et sociales devrait être utilisée pour concevoir des interventions de la PAC au cours de la prochaine période qui soient pratiques et n'entravent pas les mesures respectueuses des abeilles.
Les participants ont suggéré de réévaluer la stratégie de recherche dans cinq ans. Pour en savoir plus.
(Contenu - DAFA)