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Idée inspirante : De nouvelles machines pour la santé des sols dans la production de cultures arables

Atténuer la dégradation des sols agricoles grâce aux techniques et technologies de l’agriculture biologique de conservation

A tractor in a field

 

Face aux nouveaux scénarios climatiques, le groupe opérationnel italien AGRIBIOCONS expérimente des techniques qui favorisent la santé des sols dans la production de cultures arables pour l’alimentation des poulets. Ce projet vise à préserver et à améliorer les propriétés physico-chimiques et microbiologiques des sols en testant des méthodes de conservation et d’amélioration des sols et des cultures dans un système d’agriculture biologique, en introduisant des machines innovantes pour l’ensemencement biologique et les cultures de couverture.

Dans la région des Marches (Italie centrale), les sols agricoles sont soumis à une érosion importante due à la fois aux caractéristiques géomorphologiques du territoire, aux conditions climatiques et à une gestion inadéquate des terres qui réduit la teneur en matières organiques du sol. Cela a progressivement réduit l’épaisseur des sols ainsi que leur fertilité physico-chimique, d’où un impact négatif sur la biodiversité et le rendement des cultures.

Le projet AGRIBIOCONS vise à atténuer la dégradation des sols des Marches, par le transfert et l’adaptation de techniques et technologies de l’agriculture biologique de conservation. Ce projet a pour but de mettre au point un modèle de production agricole biologique pour les principaux systèmes de culture de la région, notamment les cultures arables les plus courantes destinées à l’alimentation des poulets, telles que le blé tendre, les féveroles et les pois protéagineux. « L’objectif final est d’accroître la compétitivité des exploitations biologiques tout en préservant les sols et en améliorant leur fertilité physique, chimique et biologique », déclare Francesca Carbonari d’ARCA, l’un des partenaires du projet.

Le modèle appliqué tient compte de la conservation des sols et de la biodiversité et peut s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Outre l’adoption de nouvelles techniques de culture et de machines innovantes, le modèle s’appuie sur des instruments technologiques tels que des capteurs et des applications informatiques, ce qui permet un suivi précis des indicateurs de fertilité des sols et de productivité des cultures.

Le système de gestion de la conservation des sols repose sur quatre principes clés : l’efficacité de la rotation des cultures, l’inclusion de cultures de couverture, les cultures intercalaires et le travail minimal du sol sans retournement.

Le projet est mené par Società Agricola Biologica Fileni, une ferme qui produit et vend du poulet biologique. Elle s’est associée à ARCA, un cabinet de conseil en agriculture biologique de conservation, à une université, à une société de systèmes automatiques de mesure et de contrôle, à une autre société agricole et à d’autres experts externes.

Le projet implique les agriculteurs de bout en bout dans le cadre d’une approche participative : Francesca : « Les agriculteurs ont été impliqués dans chaque étape de la mise en œuvre du projet, en tenant compte des exigences de production et des conditions environnementales spécifiques de chacun ».

En 2020, les partenaires ont commencé par la mise en œuvre technique du modèle. Ils ont collaboré à la conception technique et à l’assemblage d’un prototype d’appareil de mesure de l’érosion des sols. Francesca explique : « Au total, 6 capteurs ont été produits et installés sur le terrain en 2020. Ces appareils sont utilisés pour mesurer et comparer divers facteurs susceptibles d’entraîner un risque accru d’érosion des sols, tels que l’humidité (ou le manque d’humidité) du sol et la température (qui contribue à l’évapotranspiration). »

Les champs de démonstration ont été aménagés en collaboration avec des agriculteurs biologiques de la région des Marches dans différentes situations géomorphologiques, certains étant irrigués, d’autres non. Depuis 2020, ils appliquent des rotations spécifiques et des pratiques de conservation biologique dans le cadre du modèle élaboré par le projet. Ces systèmes sont soit sans travail du sol, soit à travail minimum, et incluent des cultures intercalaires et de couverture.

Des équipements spécifiques adaptés à la gestion conservatrice des sols ont été utilisés, notamment des machines passives multifonctionnelles non entraînées par prise de force.

L’impact des différentes méthodes de gestion sur les exploitations agricoles est suivi à l’aide de technologies numériques qui évaluent les effets sur les sols, les aspects agronomiques et les techniques de gestion.

Après trois ans de projet, Francesca présente les résultats obtenus jusqu’à présent : « Des rendements et des coûts de production comparables entre l’agriculture biologique traditionnelle et l’agriculture biologique conservatrice, ainsi que des avantages environnementaux tels que la réduction de l’érosion des sols grâce à l’utilisation de cultures de couverture. L’étape suivante sera axée sur l’amélioration de la gestion des cultures de couverture, sur l’utilisation d’équipements spécifiques et sur une meilleure stratégie de rotation des cultures. »

Les résultats obtenus dans le cadre du projet seront diffusés par différents canaux. Un certain nombre de conférences et de démonstrations à la ferme ont déjà été organisées par les partenaires du projet. Des directives seront publiées pour l’application et la diffusion des techniques innovantes de l’agriculture biologique de conservation.

Contenu de l'article

Site web d’Agrobiocons

Informations sur le projet

Alessandro Tramontano

a.tramontano@fileni.it

Pour en savoir plus :

Photos: Simone Tiberi and Leonardo Tobia, Arca.